Portfolio Économie – extraits d’un article d’un site d’une banque

Rapport Économique Annuel 2024

Introduction

Jusqu’ici, tout va bien. L’économie mondiale semble enfin se remettre de l’héritage de la pandémie de COVID-19 et du choc du prix des matières premières provoqué par la guerre en Ukraine. Les pires craintes ne se sont pas concrétisées. Dans l’ensemble, à l’échelle mondiale, l’inflation continue à ralentir pour se rapprocher des objectifs fixés, l’activité économique et le système financier se sont montrés particulièrement résilients et les prévisionnistes et les acteurs du marché financier envisagent un atterrissage en douceur. Ce n’était pas du tout acquis un an auparavant. C’est une très bonne nouvelle.  

Cependant, il y a un « mais ». Des défis restent à relever. La récente rigidité de l’inflation dans certaines juridictions clés nous rappelle que les banques centrales n’ont pas encore terminé leur mission. Les instabilités financières n’ont pas disparu. Les situations fiscales restent fragiles, sans amélioration visible sur le long terme. La faible croissance de la productivité assombrit les perspectives économiques. À plus long terme, construire des bases solides pour l’avenir est toujours aussi difficile. Il ne pourrait en être autrement : il s’agit d’une tâche ardue qui nécessite une vision à long-terme, du courage et de la persévérance. Comme à son habitude, le Rapport Économique Annuel (RAE) de cette année prend le pouls de l’économie mondiale et explore les défis politiques. Il accorde également une attention particulière à deux sujets : rétrospectivement, il tient compte des leçons tirées jusqu’à présent sur la conduite de la politique monétaire au cours du tumultueux premier quart du 21e siècle. Prospectivement, il étudie les opportunités et les risques associés au développement de l’intelligence artificielle (IA).

La désinflation soutenue a ouvert la porte à une réorientation de la politique monétaire

L’inflation mondiale continue de reculer par rapport au pic atteint en 2022. Le taux de l’inflation a presque atteint l’objectif de la banque centrale dans un certain nombre de pays, dont plusieurs économies de la zone euro (graphique 3). Aux États-Unis, le processus de désinflation a largement suivi les prévisions, malgré les bonnes surprises du début de l’année 2024, et l’inflation est restée légèrement supérieure à l’objectif. La plupart des économies émergentes ont également connu une baisse de l’inflation, avec quelques exceptions, comme l’Argentine et la Turquie. En Amérique Latine et en Asie, la désinflation s’est généralisée. La Thaïlande et la Chine ont même vu les prix baisser à un moment donné. L’effort d’exportation de la Chine peut avoir agi comme une force désinflationniste mondiale pour les pays importateurs (graphique A). 

La baisse de l’inflation a été commune à l’inflation sous-jacente et au taux d’inflation global, celui-ci ayant diminué davantage, notamment dans les économies avancées. Le taux d’inflation globale est tombé en dessous des 3 % dans les économies avancées et sous la barre des 4 % dans les économies émergentes. (graphique 4.A). Ce résultat est majoritairement dû à la baisse des prix des matières premières par rapport au pic de 2022, malgré les fortes tensions géopolitiques (ligne rouge du graphique 4.B). Jusqu’au début de l’année 2024, les contributions à l’inflation sur les produits alimentaires et dans le secteur de l’énergie avaient en grande partie disparu dans les économies avancées et avaient significativement chuté dans les économies émergentes (barres jaunes du graphique 4 A). 

Parmi les composants de l’inflation sous-jacente, la modération de la croissance des prix a été plus prononcée pour les biens que pour les services. Les conditions favorables de la chaîne d’approvisionnement (ligne bleue du graphique 4.B) et la poursuite de la rotation des dépenses des biens vers les services (graphique 4.C) ont soutenu ces tendances. Le principal moteur de l’inflation dans les économies avancées est devenu la hausse des prix des services, un phénomène historiquement plus persistant. De même, les contributions à l’inflation des services ont doublé depuis 2021 et restent importantes au sein des économies émergentes, tandis que les contributions sur les produits alimentaires, l’énergie et sur d’autres biens diminuent.


Texte source

Annuel Economic Report 2024

Introduction

So far, so good. The world economy appears to be finally leaving behind the legacy of the Covid-19 pandemic and the commodity price shock of the war in Ukraine. The worst fears did not materialise. On balance, globally, inflation is continuing to decline towards targets, economic activity and the financial system have proved remarkably resilient, and both professional forecasters and financial market participants see a smooth landing ahead. This was by no means a given a year ago. It is a great outcome. Still, there is a “but”. Challenges remain. The recent stickiness of inflation in some key jurisdictions reminds us that central banks’ job is not yet done. Financial vulnerabilities have not gone away. Fragile fiscal positions cast a shadow as far as the eye can see. Subdued productivity growth clouds economic prospects. Beyond the near term, laying a more solid foundation for the future is as difficult as ever. It could not be otherwise: it is an arduous task that requires a long-term view, courage and perseverance. As is customary, this year’s Annual Economic Report (AER) takes the pulse of the global economy and explores policy challenges. It also devotes particular attention to two issues. Looking back, it reflects on the lessons learned so far from the conduct of monetary policy in the tumultuous first quarter of the 21st century. Looking forward, it examines the opportunities and risks associated with the rise of artificial intelligence (AI).

Sustained disinflation opened the door to a monetary policy pivot

Global inflation continued to recede from the peak it reached in 2022. Inflation was back to around central bank targets across a range of countries, including several euro area economies (Graph 3). In the United States, the disinflation journey largely followed the forecasted path, notwithstanding the upside surprises in early 2024, and inflation remained a little above target. Most EMEs also saw inflation decline, with a few exceptions, such as Argentina and Türkiye. In both Latin America and Asia, disinflation was broad-based, with Thailand and China even seeing falling prices at one point. China’s export drive may have acted as a global disinflationary force for importing countries (Box A). The decline in inflation was common for both core and headline, but headline decreased more, especially in AEs. Headline inflation dropped below 3% in AEs and below 4% in EMEs (Graph 4.A). This was in large part due to commodity prices retreating from 2022 peaks, despite elevated geopolitical tensions (red line in Graph 4.B). By early 2024, contributions to inflation from food and energy had largely disappeared in AEs and had dropped significantly in EMEs (yellow bars in Graph 4.A). Among core inflation components, moderation in price growth was more pronounced in (core) goods than in services. Benign supply chain conditions (blue line in Graph 4.B) and a continued rotation of spending from goods back to services (Graph 4.C) supported these patterns. The main inflation driver in AEs became services price growth, a more persistent component historically. Similarly, in EMEs, contributions to inflation from services doubled since 2021 and remained large, while contributions from food, energy and other goods shrank.

Source : https://www.bis.org/publ/arpdf/ar2024e.htm (p. 11 et p. 24)

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